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Xylella Fastidiosa : Les réactions se multiplient


le Samedi 7 Avril 2018 à 10:23

Les résultats des analyses effectuées par l'iNRA d'Angers à la demande du Syndicat Interprofessionnel des Oléiculteurs de Corse a relancé, de façon vive, le débat sur la présence de la Xylella Fastidiosa en Corse



Xylella Fastidiosa : Les réactions se multiplient
Paul-André Colombani, député
En tant que député Pè a Corsica, j’ai adressé une question écrite au Gouvernement, remise à M. le Ministre d’Etat Nicolas Hulot. Je m’y s’alarme des conséquences prévisibles de la politique laxiste menée par les autorités de l’Etat depuis des années alors que les élus nationalistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en 2014, avant même d’accéder aux responsabilités.
En dépit de la nécessité de mettre en œuvre une véritable politique d’enrayement, le contrôle des végétaux en Corse s’assimile aujourd’hui à un tonneau percé : de plus en plus de plants potentiellement contaminés entrent dans l’île. Les autorités de l’Etat connaissent pourtant les effets destructeurs de la Xylella dans les Pouilles, qui n’ont pas la chance d’être un territoire insulaire où la géographie offre pourtant une frontière naturelle. Malgré cet avantage qui aurait dû nous protéger, des politiques publiques minimalistes ont été mises en œuvre par crainte d’attenter au sacro-saint principe juridique de la liberté de circulation, postulat suivi si
aveuglément que l’on ne réussit même pas à concevoir intellectuellement que l’on puisse lui imposer des dérogations justifiées par le plus élémentaire des bon sens, et par la responsabilité la plus décente. Des dérogations – elles sont désormais trop – sont donc accordées afin de ne pas fragiliser l’arrêté préfectoral réglementant l’entrée des végétaux en Corse. Mais le droit est au service des hommes, ce ne sont pas les hommes qui sont au service du droit. Le droit n’est qu’un moyen qui doit s’adapter au travail quotidien des femmes et des hommes qui font vivre notre agriculture et qui font exister notre terre.
En tant que législateur, je suis profondément outré et scandalisé par l’attitude technocratique qui consiste à dire que mes concitoyens doivent accepter passivement de regarder se dessécher sous leur yeux le fruit d’une vie, et parfois de siècles, de labeur parce qu’il convient de sauvegarder le droit et de ne jamais donner tort à la théorie, quitte à déformer notre vision des faits. Cette attitude, qu’il convient précisément de qualifier d’ubuesque, est antinomique de la poursuite du bien commun qui incombe aux autorités publiques. Elle est une injustice insupportable.
Je ne m’y résoudrai pas. Pour ma part, ma position est prise, connue et assumée. Je ne dispose pas des pouvoirs ou outils juridiques afin de mettre en œuvre les solutions courageuses et de bon sens qui s’imposent, je n’ai que la voix que m’ont offerte mes concitoyens, qui m’ont fait confiance en m’élisant. C’est pourquoi j’en ferai toujours usage et ne me tairai pas. Mais dans une telle affaire, personne ne pourra dire qu’il s’en est lavé les mains."  


Femu a Corsica
"Suite aux résultats positifs d’analyses effectuées à l’initiative du Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs corses sur des oliviers et des chênes verts, Femu a Corsica s’interroge sur l’exercice de la compétence de l’Etat en matière sanitaire :
-  malgré sa parfaite connaissance des risques liés à la bactérie Xylella Fastidiosa depuis des années
- malgré le combat de Femu a Corsica à l’origine des demandes de l’Assemblée de Corse (Délibération unanime de septembre 2014 demandant la suspension d’entrée des plants),
- malgré les alertes répétées de l’ODARC et de l’OEC.
L’Etat s’est refusé à prendre les décisions qui auraient pu protéger notre île d’un désastre annoncé. Il continue de nier la crise et le risque d’entrée de nouvelles formes de la bactérie qui pourraient davantage contribuer à un effondrement de nos filières agricoles et de notre biodiversité.
Nous estimons qu’il est du devoir du Conseil Exécutif de Corse de demander officiellement à l’Etat des explications et des réparations. Femu a Corsica demande à l’Etat de mettre immédiatement un terme aux dérogations d’introduction d’espèces inscrites sur la liste des espèces sensibles à la Xylella Fastidiosa ainsi que de mettre en œuvre l’ensemble des mesures sanitaires permettant de limiter la propagation de cette bactérie.
Au-delà de cette crise, Femu a Corsica demande que soit mis immédiatement à l’étude un Statut spécifique de protection de la biodiversité exceptionnelle de notre île."


Core in Fronte
"Depuis juillet 2015, et des premières alertes sur des plans végétaux, tout a été fait pour minimiser la situation, alors même que des dizaines d'arbres dépérissent sans raison dans les forêts depuis 3 ans.
Core In Fronte demande, d'ores et déjà, que le dogme européen libéral "de libre circulation" des marchandises soit revu, d'autant plus que, chaque jour, débarquent par les voies maritimes des végétaux en provenance de pays fortement contaminés, comme l'Italie ou l'Espagne.

À ce titre, la présence quotidienne, depuis plusieurs mois, des agents du FREDON, pour des contrôles phytosanitaires sur le port de Bastia, semble attester que la Préfecture avait connaissance de ce risque majeur pour la Corse.
La chape de plomb rassurante de l'Etat vole en éclats.

Face à cela, la Corse doit voir ses moyens de protection accrus : - Plus de contrôles avec plus de personnels;
- La mise en place d'un laboratoire d'analyse habilité;
- La lutte contre les ventes sauvages;

- Une aide aux professionnels, comme les pépiniéristes, pour la production de plants locaux.
Enfin, pour Core In Fronte, l'Assemblée de Corse doit être pleinement associée au dispositif général de lutte contre la Xylella, car cette crise sanitaire annoncée témoigne, aussi, de la nécessité pour notre île d'un pouvoir législatif fort, au plus près des réalités, pour faire face notamment aux manquements de l'Etat français."  

Per l'Avvene
"Les résultats rendus par l’INRA d’Angers sur les plants malades adressés par le Syndicat Interprofessionnel des Oléiculteurs de Corse (SIDOC) attestent de la contamination de plusieurs espèces en Corse, notamment des plants d’oliviers et de chênes, par la Xylella Fastidiosa.
 Ce constat fait peser de lourdes menaces sur notre île, notre agriculture et notre biodiversité. Il en va de la survie de bon nombre d’exploitations et au delà de notre partrimoine naturel.
 Nous attendons le retour et la confirmation de ces informations par l’ANSES et le ministère de l’Agriculture qui ont été destinataires des analyses, et restons attentifs aux conclusions de la mission interministérielle actuellement à l’oeuvre.
 Dans cette période d’incertitude et d’inquiétudes, notre groupe tient à apporter son entier soutien aux producteurs concernés et au SIDOC dont on ne peut que saluer la réactivité et l’esprit de responsabilité qui l’ont conduit à prendre les initiatives nécessaires à la détection de la bactérie en Corse."
 

Via Campagnola
"Dès 2014 Via Campagnola faisait partie des personnes mobilisés pour avertir du risque encouru par la Corse dans le cas ou la Xylella fastidiosa entrerait sur l'Ile. Rapidement un collectif avait été créé avant que les politiques et les institutions s'emparent de la problématique.
Nous regrettons que au nom de la libre circulation des biens et du droit à l'activité économique d'un petit nombre, tout un tas de dérogations aient été attribuées pour l'importation de végétaux en Corse, alors que paradoxalement toute sortie était formellement interdite.
Aujourd'hui, au-delà des dommages dramatiques auxquels sont confrontés les oléiculteurs de Corse, c'est l'ensemble de notre patrimoine végétal qui est en danger !
Via Campagnola (après les crise de la fièvre catharrale et de la xylella), demande aux Corses de réagir pour ne plus jamais avoir à subir cette politique de déni, d'irresponsabilité et d'irrespect total mené par les services de l'Etat en Corse dès lors que les prérogatives régaliennes de ce dernier (sanitaires) sont mises en cause."